APOCALYPSE …

Le mot est repris souvent en ce moment : c’est l’apocalypse nucléaire pour certain, l’heure du « jugement dernier » …

Nous avons connu des périodes d’accélération suivies d’accalmies, mais, aujourd’hui, nous voilà plongés dans un moment d’accumulation d’événements, tous plus importants les uns que les autres : crise sanitaire, crise économique, crise climatique, guerre, …)
Çà se dégrade ?
Çà s’aggrave ?

Sans doute avons-nous cette impression de vivre des choses jamais observées auparavant, qui pourrait nous faire entrevoir une sorte de « fin d’un monde » …Dans tous les cas, il s’agit bien d’un moment de TRANSITION .

Rappel : « Apocalypse » est un mot grec qui signifie RÉVÉLATION, DÉVOILEMENT ( Apokàlupsis).
Dans notre culture occidentale, plusieurs textes portent ce titre; il s’agit de récits où des « mystiques » ont partagé une expérience « intérieure », description de visions d’évènements futurs , des « catastrophes », (des renversements). Ce mot s’est au fil des ans chargé de sens, d’émotions et de compréhensions,…

L’Apocalypse est devenu synonyme de « fin du monde ».

Peu à peu, entendre ce mot et c’est notre capacité à réfléchir, analyser qui est « gelée »…et ce sont des comportements irraisonnés qui se mettent en place, dictés par la PEUR.
Sans aucun doute, l’Apocalypse désigne la fin d’un cycle, d’une chose. Mais en revenant aux notions de DÉVOILEMENT/ RÉVÉLATION, ces synonymes peuvent nous permettre de sortir du mental figé.

Dévoiler une chose c’est en avoir une nouvelle perception, c’est voir la chose dévoilée qui, du coup, apparaît différemment…c’est donc une OPPORTUNITÉ d’ouvrir les yeux sur cette chose qui était là mais qui peut être regardée « sans voile », ou qui maintenant peut être vue.
L’Apocalypse devient alors une possibilité qui s’offre et que nous n’avions pas auparavant.
Tout évènement que j’envisage avec cette approche peut devenir une opportunité de prise de conscience, d’éveil …ou pas.

 

Chacun a sa perception des évènements qu’il regarde.

En gardant une certaine distance, notamment par rapport aux émotions, chacun peut modifier sa perception parce que le niveau de conscience change, le dévoilement est possible.
Du coup, l’ Apocalypse est là, un processus de changement interne, pas forcément lié à un changement qui s’opérerait à l’extérieur.
Ce processus appelle une capacité à « se détacher » de ce que l’on croyait vrai avant, à remettre en question, à interroger. Il s’agit de reprendre une capacité de jugement propre, et d’être prêt à ne « pas faire confiance » à ce qui était considéré comme une réalité absolue et indiscutable.
Il s’agit d’ « intérioriser » son rapport au monde extérieur, de cesser de donner sa confiance à une autorité (de savoir, de moralité, de science) qui dit quoi voir, quoi penser, quoi croire, …alors, s’enclenche un processus apocalyptique : un processus de révélation où je lève le voile sur ma façon de percevoir le monde.
L’Apocalypse commence par une prise de conscience, nous rendons compte que nous ne pouvons pas déléguer notre perception du réel à quelqu’un d’autre que nous même !

La perception du réel va ainsi dépendre de chaque individu : qui il est, ce qu’il fait, où il est, d’où il parle, … Dans chaque moment collectif chacun voit « midi à sa porte », car chacun voit en fonction de la personne qu’il est…ainsi chacun peut découvrir qui il est à travers de ce qu’il voit et la façon dont il interprète.
Par conséquent, l’Apocalypse qui permet ce dévoilement/révélation, va permettre un re-positionnement personnel qui répond au besoin de quête de Soi et de connaissance de Soi.

Si chacun a vécu des moments « d’apocalypse » combien ont pu en faire des opportunités de révélations et de changements ?

Apocalypse individuelle, apocalypse collective amènent leurs lots de souffrance .
La souffrance vient d’une incohérence, d’une distorsion d’avec le réel.
Quelle est la partie (de Soi, du monde) qui n’est pas alignée ? Prendre conscience de la souffrance devient ainsi une opportunité de « faire le ménage » entre ce que je connais de moi même, ce que je comprends de ce que je vois, ce que je veux vivre …et ce que je vis.

Alors ? En quoi cette Apocalypse qu’on nous annonce pourrait être, cette fois, une chance de mieux nous connaître et de tirer le meilleur de ce qui se passe(ra)?
Comment réagir à cette Apocalypse extérieure, ces RÉVÉLATIONS, ce DÉVOILEMENT d’un monde que nous ne pouvons plus regarder comme avant ?
– Soit il y aura renoncement à ce qui n’est plus adapté, ce qui n’est plus, pour laisser place à l’éveil et au changement,

– Soit il y aura obstination à s’accrocher au « rêve » …qui peut virer au cauchemar…une impossibilité de se séparer des « habitudes » en enfonçant la tête dans le sable pour ne pas voir ce qui s’effondre à l’extérieur.
Maintenant que nous avons compris que nous étions dans une grotte (Platon), allons nous sortir de la grotte ?

CONCLUSION :
Considérer l’APOCALYPSE comme un processus intérieur et individuel, associé à l’éveil de la conscience, qui permet de voir des opportunités là où il n’y avait que de la peur, qui autorise à faire évoluer sa perception du monde et son rapport au monde…

et l’ APOCALYPSE devient un mot lumineux.

Ne laissons aucun autre monde que nous même être révélé.
Il y a aujourd’hui à l’extérieur de nous des choses qui ne nous appartiennent pas et qui nous éloignent de qui nous sommes, qui nous empêchent d’être dans notre cohérence.

Source G. CAYZAC – Ecole Esseniene