La Conscience de Soi est indissociable de notre expérience humaine.
L’Homme est la créature sur Terre qui fait l’expérience de son existence unique en tant qu’Individu la plus forte et la plus puissante.

Du coup, le défi de notre expérience humaine est un paradoxe. En effet, comment ?
– être une créature parmi d’autres
ET EN MÊME TEMPS
– développer et faire grandir à l’intérieur de Soi cette conscience d’être un « Moi », un « Je » différent des autres ?

A partir du moment où nous décidons d’entrer dans le chemin de la quête (spirituelle ou pas) et de la connaissance de Soi, nous sommes rapidement confrontés à cette question autour de la conscience de l’ Ego ( le « je » en latin) et de la perception d’un Soi, beaucoup exploré dans la philosophie, les différentes religions, …

 

Notre expérience (de l’incarnation) implique nécessairement l’apparition, voire même la croissance, d’un EGO.
Au début, il y a l’enfant, qu’on peut considérer comme un être pas ou peu conscient.
A l’âge adulte, il y a aussi des individus pas ou peu conscient de leur « JE » car ils ont un fonctionnement extrêmement collectif. Mais généralement, plus l’individu se développe plus il prend conscience de lui-même.
Et le pendant de cette croissance individuelle et de développement personnel est l’augmentation de la perception de Soi, et donc l’augmentation de la place prise par l’Ego par rapport à l’expérience collective.
A ce moment, l’être humain devient de plus en plus une individualité qui se perçoit elle-même différemment des autres, en dehors des autres.

Du coup, n’est – il pas vain de se convaincre que, pour aller vers plus de spiritualité, il est nécessaire de se débarrasser de l’Ego ?
Être un corps physique séparé des autres implique forcément une conscience de Soi et de son existence propre.
Du coup, pour vivre notre expérience d’ « incarnation » , nous avons besoin de :
– vivre un Ego,
– vivre avec un Ego,
– savoir quoi en faire.
Vouloir faire « fondre », disparaître l’ Ego, serait absurde car cela nécessiterait une forme de « régression » de la conscience à l’intérieur et comme un abandon de l’expérience d’Être Humain.

On peut décrire l’Ego avec des critères comme :
– être un homme ou une femme,
– avoir telle ou telle religion,
– appartenir à telle ou telle culture,
– venir de tel ou tel pays,

mais cela nous donnerait une représentation « passive » de l’ Ego, tant ici il n’est pas nécessaire d’avoir une prise de conscience de « Qui je suis ? ».
Entrer dans le processus de perception de Soi , et l’Ego apparaît, et il va passer au travers d’une multitude d’expériences qui vont l’impacter, le « polir », faisant grandir cette perception jusqu’à un certain niveau de « maturation ».

Dans ce processus de développement de la connaissance de Soi, il y a une étape où on peut avoir l’impression de contrôler. A ce moment là, nous avons des pensées comme :
– c’est moi qui décide,
– je peux influencer les autres,
– je peux décider ce que je veux être,
– je peux me « re-conditionner » moi-même.
…on atteint un état d’ « apprenti sorcier » où on a l’impression que l’on pourrait manipuler la réalité pour soi-même et pour les autres.

Et nous voilà entrés dans l’état de l’ Ego narcissique. La personne se prend pour le centre du monde et prend ses désirs pour des réalités.
Par exemple, lorsque l’Humain tombe amoureux de lui même jusqu’à se faire représenter par d’immense sculptures comme les Pharaons,

Il s’agit d’éviter de tomber dans ce piège où l’Individu se retrouve comme enfermé dans une sphère de réflexion où il ne fait que se regarder lui même et se projeter dans toutes les directions.

Il s’agit d’aller au delà, vers une perception de la réalité, où l’Ego peut trouver là son étape ultime de maturité, un peu comme la graine sortie de terre, transformée en plante, puis en fruit, après transformation.

Le fruit représenterait l’ Ego à pleine maturité; contenant à nouveau la graine, il contient la semence et donc la possibilité de transcender
Et,
comme le fruit,
« l’Humain ayant atteint son état d’épanouissement et de sagesse car il a trouvé à l’intérieur de lui la « semence » de sa vie, donc la prochaine étape avec la transmission mais avec l’abandon de toute sa matérialité et sa temporalité, … »
Ainsi,
l’Homme serait capable d’exister lui même en tant que « Je »/ « Moi », en fermant la boucle qui l’a mené de sa naissance jusqu’au moment où il comprend qu’il n’est rien, qu’il n’a pas de sens tant qu’il n’a pas rejoint pas l’ensemble des EGOs, le grand «Je», le grand EGO…

CONCLUSION :

Si de notre capacité à développer notre Ego jusqu’à ce stade ultime de « re-connexion » avec le TOUT dépend notre épanouissement et de la joie rencontrée sur notre chemin de vie,
Alors,
prenons soin de notre Ego :
– soyons conscients des conditionnements, croyances et autres certitudes qui nous influencent; ils visent à utiliser notre Ego au service du fonctionnement artificiel d’un ensemble qui est à l’extérieur de nous,
– essayons de discerner ce qui vient vraiment de l’intérieur de nous, de notre Moi,
– mettons notre attention à séparer ce qui vient de l’extérieur et qui, quelquefois, ne nous concerne pas (des opinions, des émotions, des jugements, des désirs, …), et ce qui vient de « qui je suis vraiment? ».

Cela nous permettrait de sortir de :« çà c’est bien, çà c’est mal » , ou « pour être 1.une bonne personne, 2.réussir, 3.être aimé, … alors il faut que je… », …pour se rapprocher de sa propre réalité.
Nous sommes dans notre réalité quand tout ce qui émane de nous est « vrai » et cohérent », comme une plante qui est bien enracinée .
Alors nous sommes authentique et ancré dans notre origine sans essayer d’attraper/de profiter de tout ce qui passe à notre portée et qui nous semble beau, enthousiasmant, inspirant, voire spirituel.

Considérons notre Ego comme notre gouvernail, notre lumière, notre trésor, comme une boussole,
afin de nous permettre de ne jamais oublier que le but de l’existence de l’ Homme c’est d’être un « Je », un « Soi » au milieu de l’Univers et de la Création, pourvu qu’on reste connecté à son vrai « Je », la Reliance à la Terre pouvant beaucoup nous aider à cela.

* Source : Regard Essénien – Guilhem CAYZAC