Changer de langage change notre façon de penser .

Les faits sont objectifs mais si nous perdons la capacité de les décrire et de les communiquer, la réalité se retrouve dans le brouillard.

Lorsque les mots sont redéfinis pour désigner quelque chose de complètement opposé à la signification originale,
on perd la capacité de juger les choses de manière critique.
Accepter le langage consisterait à accepter l’idéologie qui sous tend ce langage.
Celles / ceux qui changent le langage, utilisent des termes et exigent que nous utilisions les mêmes,
Elles/ils nous invitent à un jeu dont nous ne connaissons pas les règles : c’est de la manipulation.
Nous acceptons de jouer à un autre jeu ? OK mais il faut savoir que l’acteur du changement est celui qui établit les règles sans les présenter/expliquer/partager.
Notre victoire n’est pas une option. Il s’agit là d’un jeu tordu, truqué, une arnaque dont le but est que nous perdions et que l’ « arnaqueur » gagne.

Que gagne l’Arnaqueur ? Cela dépend de l’identité de l’escroc :

– dans le discours commercial et marketing, il cherche à nous vendre quelque chose,

– dans le discours politique et juridique, il est question de pouvoir.

 

Les 2 exemples ci dessous nous permettent de comprendre la logique de l’auteur *.

Quand « Noir » devient « Afro- Américain ».
Vers 1988, Jesse Jackson, politicien Républicain, candidat à la présidence des EU, propose de cesser de désigner les gens par le terme « Noirs » pour le remplacer par « Afro – Américains ». Au cours des 30 dernières années précédentes, on a remplacé «Nègre» par « Personne de couleur » puis par « Noir ». Aujourd’hui tous les gens « cool » utilisent « Afro Américain ».

Le changement est intéressant :
– « Noir » fait référence à la couleur de la peau. La révolution des Droits civiques du 20ème siècle a permis d’établir que la peau n’avait rien à voir avec la personnalité, les qualités, les talents, les défauts, …La couleur de sa peau ne définit pas une femme ou un homme. Les Américains sont tous des Américains, qu’ils soient blancs, noirs, rouges, jaunes, verts, …

– « Afro – Américain » introduit une nuance qui peut s’avérer importante .Le terme renvoie à l’appartenance à une communauté…finalement tous les Américains n’appartiendraient pas à la même famille car du coup il existe des communautés; ils sont membres de « tribus », raciales, ethniques, …et ces tribus correspondent à des collectifs avec des dettes / privilèges différents. On peut essayer de réfléchir à comment cela a pu impacter la dynamique d’inclusion…jusqu’au séparatisme.

Du « Sexe » au « Genre » .
On nous dit que c’est la même chose…peut – être pas !
– Le « Sexe » fait référence à des caractéristiques physiques. Le « Genre » serait une construction sociale.

– Accepter de remplacer « sexe » par « genre » c’est accepter le « narratif  » qui va avec : le genre est fluide, il y a une infinité de genres, tout le monde peut s’identifier à une multitude de genre, la distinction Homme / Femme est vidée de sens, …

– si le Genre est fluide alors la personne devient elle même fluide, et elle peut y perdre un certain nombre de repères, de structures, …ce qui peut avoir un impact important sur son Identité.

– effacer la référence au Sexe, puis à des termes comme Père/Mère, Fils/Fille, …c’est rendre poreuses les frontières de la sexualité « archaïque » et c’est les « points cardinaux » d’une culture qui disparaissent, avec ses règles et ses interdits.

Est ce un Bien, est ce un Mal ? Il ne s’agit pas de répondre à cette question, mais de mener une réflexion cela demande de penser par soi – même et la réponse exige le consentement.

CONCLUSION

Il s’agit d’être en conscience et d’accepter que si les mots ont un sens, qui peut être partagé,

alors accepter que quelqu’un (individu et/ou Institutions) change le sens des mots, de façon arbitraire et autoritaire, impose un langage, il y a des conséquences.

– C’est la capacité à s’approprier la réalité, la décrire, la comprendre, qui est altérée.
– C’est la possibilité de penser dans un cadre de référence qui est limité.
– C’est l’accès à l’esprit critique qui est empêché.

 

Nous pouvons décider d’accepter le nouveau jeu, pour être « cool », pour garder sa place dans le groupe, pour ne pas être rejeter.
Il s’agit de savoir qui sont les joueurs ,
Il s’agit de faire ce choix, en conscience, sans oublier qu’il s’agit là de mensonges, …un peu quand même.

* source Blog de Charles J. (Chuck) Moss : écrivain, ancien avocat et représentant de l’ État du Michigan (Républicain). Il a un blog suivi aux EU.