Alan KAY disait : « un changement de perspective cela vaut 60 points de Q.I. » **

 

 

Serions nous entrés depuis plus de 2 ans dans une guerre civile intellectuelle ?

La réponse à cette question permettrait de comprendre ce qui s’est passé intellectuellement, ce qui nous a amené à accepter quelquefois l’inacceptable et, en tout cas, à nous conformer à des discours, de la part de nos décideurs, soit creux, soit mensongers .

De nombreux « journalistes alternatifs » ou « lanceurs d’alerte » nous ont éclairé sur différents sujets :
– mensonges d’une industrie pharmaceutique « multi-récidiviste » et multi-condamnée » à hauteur de plus de 6 milliards de dollars cumulés pour des faits comme charlatanisme, corruption et trucage de données,
– décisions gouvernementales prises en l’absence de données sérieuses pour ne pas dire inexistantes, qui ont amené à détruire des libertés publiques, d’une part, et, d’autre part, à engager des millions d’euros d’argent public,
etc,
et ….                         RIEN NE SE PASSE.

 

Serions nous devenus cyniques ? NON .

Nous serions pris dans les filets d’une sorte de DISSONANCE COGNITIVE ***: la DISSONANCE CITOYENNE .

Posons les hypothèses de départ :
– nous sommes des « bons » citoyens,
– nous avons un minimum de confiance en l’ État,
– nous ne pouvons donc pas envisager que l’ État mente délibérément, à répétition, avec violence,
– nous ne pouvons pas non plus croire que l’ État confisque des libertés fondamentales au nom du « bien commun » sans aucun fondement,
…encore moins que l’ État truque des données pour faire passer du dogme pour de la science.

Notre sphère de réflexion est avant tout une sphère cognitive, de la vraisemblance, du plausible…
Face à une perspective que les points 1 à 5 soient envisageables, en tant que « citoyen moyen », nous n’aurions pas d’autre choix que de sortir cela de notre sphère du plausible …parce que, sinon, la réalité devient inacceptable, insupportable !

Cette « DISSONANCE CITOYENNE », tant qu’elle est « active », permet aux situations absurdes de perdurer, aux « coupables » d’être protégés et aux « crimes » d’être perpétrés sans que le « citoyen s’en trouve dérangé ».

Elle permet de comprendre le comportement de certains sans les considérer comme « coupables », comme par exemple celles/ceux qui ont relayé le narratif de l’ État.

 

Comment est ce possible ?

La CITOYENNETÉ est basée sur un minimum de confiance en l’ État / Conseils /Structures,…autres figures d’autorité car sans cette confiance la personne rejette tout et devient anarchiste, paria, en marge de la société.

Du coup, même en sachant qu’il y a des scandales (le sang contaminé, le Levothyrox, Spanghero,…) notre citoyenneté nous oblige à un certain devoir de confiance…et se crée une sphère de « plausibilité » où certains crimes ne peuvent pas exister. (Fenêtre d’Overton).

Notre cerveau est limité et ne peut pas supporter un niveau de mensonge trop élevé. Au delà de ce niveau, notre cerveau déconnecte.
Du coup, notre cerveau peut fonctionner à protéger notre zone de confiance/d’assomption qui est aussi notre zone de confort,
Car nous avons besoin de pouvoir « assumer » en confiance certaines choses sans nous poser des questions pour pouvoir faire des choses de la vie quotidienne ( travailler, manger, boire, prendre un avion, allumer une lampe, ….).
Le « vivre ensemble » nécessite de faire confiance (la « base de la Nation » selon Ronan est une volonté de vivre ensemble ).

Nous comprenons que les personnes qui ont connaissance que de cette limite cognitive au delà de laquelle IL N’EST PAS POSSIBLE D’ENVISAGER L’INAVOUABLE vont pouvoir manipuler le citoyen…en dépassant cette limite !
Car au delà de cette limite le « citoyen moyen » n’ira pas chercher, il restera dans sa zone de confort, exactement comme celui qui cherche ses clés sous le réverbère.
Dans cette zone le citoyen Monsieur X a son esprit confiné et il peut sans trop d’effort avoir ses habitudes et vivre sa vie quotidienne …et tout crime commis en dehors de sa zone de confort sera ignoré.

 

Comprendre le Déni d’une partie de la population (environ 30%?)

Dans toutes les périodes, il y a les cyniques, ceux qui savent, les criminels, …
Ceux là ne doivent pas être pardonnés et ont à rendre des comptes.

Mais en dehors de ceux là, il ne sert pas à grand chose d’attaquer ceux qui ne veulent/peuvent pas croire …et qui souvent ne savent pas, ne connaissent pas le « pedigree » des premiers.

En n’oublions pas qu’il est facile de constater que, celui qui peut le faire et qui décide de « sortir » de la sphère de « plausibilité » communément admise par ses pairs, pour questionner et remettre en cause, celui-là est rapidement mis au banc de la société.
Et c’est sa citoyenneté qui est remise en cause; il est culpabilisé, attaqué, marginalisé, humilié, dénigré, voir exclu.

Si le principe de la citoyenneté repose sur la perspective que l’État, ou toute autre figure d’autorité, ne peut pas, « par principe », se rendre responsable de certains actes,
alors nous acceptons d’avoir des « points aveugles dans notre vision du monde et dans notre prise de décision .

Le choix cognitif serait pour un « citoyen »:
– soit sortir de la zone de plausibilité citoyenne et accepter l’inacceptable, comme le fait que le « pouvoir tend à corrompre et le pouvoir absolu corrompt absolument »- Lord Acton,
– soit ne rien remettre en cause et continuer à faire confiance, pour ne pas risquer de porter atteinte à sa survie et sa santé mentale .
Et ce choix n’est vraiment pas facile.

C’est sûrement pour cela que tellement de personnes préfèrent rester en deçà de la limite de la sphère de plausibilité citoyenne et refuse de voir/entendre/dire.

 

Conclusion

Si ce qui jugé comme inavouable, inacceptable, odieux, …par le citoyen moyen en fait reste « coincé » dans son point aveugle et du coup n’existe pas,
alors peuvent se mettre en place bien des choses contre lesquelles il vaudrait mieux se révolter, tôt, très tôt …et il y a eu beaucoup d’exemples dans le passé.

Et si le citoyen moyen est absolument indispensable pour faire tourner l’État quand il fonctionne bien, ce même citoyen moyen ami de la liberté peut devenir le pure défenseur des abus de pouvoir quand l’État est devenu malsain et que des personnes (une minorité) capables du pire ont réussi à influencer les leviers de la représentation populaire .
Car oui les spécialistes du marketing, du nudge, qui connaissent ce principe de DISSONANCE CITOYENNE vont taper sans scrupule dans le point aveugle car là se logera l’inavouable qui ne sera pas considéré.

Considérer ce principe de DISSONANCE CITOYENNE c’est s’autoriser un changement de perspective :
– celui qui sait ne juge pas,
– celui qui juge ne sait pas.

Le citoyen qui accepte n’est pas coupable; il est juste incapable d’envisager l’inavouable .

 

* Source : Idriss Aberkane – Comment des honnêtes gens ont pu défendre Pfizer

** « l’intelligence c’est comme les parachutes, quand on n’en a pas, on s’écrase ». Pierre DESPROGES
*** Theory of Cognitive Dissonance – Leon Festinger