Partout on entend des messages qui annoncent des pénuries, qui viendront…ou pas. La rentrée 2022 serait elle une rentrée placée sous le signe de la Peur ? Encore une ?

Mais il peut y avoir là une opportunité de se questionner autour de ce qui est IMPORTANT et ce qui est ESSENTIEL, ou en d’autres termes ce qui est NON NÉGOCIABLE et NÉGOCIABLE…

Rajoutons qu’il y a un autre intérêt à tenter l’exercice c’est que si vous ne le faîtes pas, d’autres le feront pour vous et décideront pour vous.

Il y aurait donc précisément en ce moment une pertinence à « METTRE L’ESSENTIEL AU CŒUR DE L’IMPORTANT ».

J’ai entendu cette phrase pour la 1ère fois lors de ma formation au coaching, accompagnée d’une référence à 2 livres*. En 17 ans de pratique, je l’ai souvent utilisé moi même dans des accompagnements de Managers ou d’équipes de Direction, notamment lorsqu’il s’agissait de travailler :

– en individuel sur l’ambiguïté managériale, la gestion du temps et des priorités, la gestion de la complexité,

– en collectif sur la partage de la Vision, sur le Sens du projet, …

 

  1. Comment comprendre « METTRE L’ESSENTIEL AU CŒUR DE L’IMPORTANT » quand on est Coach professionnel ?

Pour Bertrand MARTIN (extrait du *livre « Oser la Confiance ») :

L’Essentiel c’est de :

  • participer au développement du monde,
  • défendre les valeurs de l’être humain, le sens, la cohérence, la spiritualité…

L’Important c’est : gagner de l’argent, la création de richesses, la finalité de l’Entreprise.

 

 

Pour Alain GODARD (extrait du *livre co-écrit avec Vincent LENHARDT « Engagements Espoirs et Rêves ») :

L’Essentiel se retrouve dans la vie à l’extérieur de l’Entreprise et

L’important se passe dans l’entreprise et fait référence à ce qu’on y vit.

Pour le Coach, en accompagnement individuel d’un Manager, se poser la question de l’Essentiel vs l’Important c’est :

– travailler à la question de ce qui fait sens pour lui et en quoi/comment cela lui permet d’être et de rester debout, et qui agit joue comme une « colonne vertébrale ».

– aborder également, au delà de ce qu’il fait, qui il est, et ce, à différents niveaux, les niveaux identitaires, les vertèbres constituantes de cette colonne vertébrale.

Grâce à ce concept de «colonne vertébrale du sens», on peut proposer une définition :

  • de l’IMPORTANT : ce qui s’exprime dans les niveaux d’identité correspondant à :
  • l’appartenance à l’Entreprise, porteur de projet (Identité Organisationnelle),
  • comment on est dans son rôle de Manager (Identité Managériale),
  • le parcours professionnel avec les fonctions tenues (Identité Professionnelle)
  • de l’ESSENTIEL : ce qui s’exprime dans :
  • le niveau de la vie privée (Identité Personnelle ou Privée),
  • le niveau psychologique avec le lieu de thérapie et les actions de développement personnel (Identité Psychologique),
  • les valeurs qui fondent l’existence (Identité Existentielle),
  • le sens au delà de la vie avec la spiritualité et le niveau confessionnel (Identités Spirituelle et Confessionnelle).

CONCLUSION

Le but d’un coaching individuel professionnel c’est de travailler sur l’Important tout en visant l’alignement avec l’Essentiel, afin que tous les actes posés par le coaché, notamment dans la vie professionnelle, soient en cohérence avec l’ensemble des autres niveaux et contribuent au développement durable et à l’harmonie de vie de la personne.

S’il s’agit d’un Manager il pourra alors :

– considérer chacun de ses collaborateurs non plus uniquement comme un objet de production mais aussi comme une personne en développement,

– plus globalement passer de la logique du OU à la logique du ET pour pouvoir se considérer comme un acteur de l’ Entreprise développeur de l’économique ET de l’humain.

 

  1. Pour chacun(e), dans sa vie « de tous les jours », comment traduire « METTRE L’ESSENTIEL AU CŒUR DE L’IMPORTANT »?

Il s’agit de faire cohabiter le FAIRE avec l’ ÊTRE, soit :

– prendre le risque de vivre et de poser des actes, mais gérer le FAIRE tout en ayant le souci de l’ ÊTRE,

– s’engager pour développer la création de richesse mais poser cette action « en même temps » pour la co- création de l’être humain,

– se considérer soi-même et inviter les autres à agir en coresponsabilité,

– être capables d’accepter les contradictions entre la vision du réel et une vision nourrie de convictions et de valeurs,

Il s’agit de se souvenir que nous ne sommes pas uniquement des « acteurs » économiques mais aussi des être humains à part entière.

Cela nous engage à nous poser EN CONTINU des questions autour de :

  • Qui suis je, à partir de tous mes « niveaux d’identité » ?
  • Suis je équilibré entre les différents niveaux ?
    • OUI : je vis l’alignement, qui se traduit par la sérénité dans le coeur, l’efficacité dans le corps et la clairvoyance dans l’esprit,
    • NON : par opposition, je vis le déséquilibre, comme une « scoliose » mentale, qui génère inquiétude, anxiété, inertie, blocage, …
  • Quelles sont mes relations aux autres ?
    • Suis je capable de respecter la parole et la pensée de l’autre, en laissant cet espace de liberté qui lui permet d’exercer ses talents et sa responsabilité et de développer son jugement…ce qui s’avère très difficile lorsqu’on croit détenir la vérité !
  • Mes valeurs (mon centre de gravité) sont elles au centre de mes actions / décisions, notamment les valeurs « humanistes » : le respect, la confiance en l’autre, …

Il s’agit par exemple de se poser la question de ce que nous apporte la vie professionnelle : représente t elle la finalité de sa propre existence et le moyen de développer au mieux son propre potentiel ? Ou bien est ce le lieu où on y vient d’abord pour gagner sa vie ?

CONCLUSION :

« METTRE L’ESSENTIEL AU CŒUR DE L’IMPORTANT » dans la vie de tous les jours c’est aussi une recherche d’équilibre et de cohérence.

3 « METTRE L’ESSENTIEL AU CŒUR DE L’IMPORTANT » dans sa gestion du temps c’est clarifier la notion de PRIORITÉ.

« Ce qui est important est rarement urgent et ce qui est urgent rarement important » disait le président Eisenhower.

Tout le monde ou presque connait la matrice qui porte son nom.

Cette matrice nous propose une autre grille d’analyse pour aborder la question de l’ESSENTIEL, faire la différence avec l’IMPORTANT, et garder la sagesse de ne pas les confondre.

 

La notion de PRIORITÉ correspond à ce qui vient en premier :

– soit dans une logique d’ordonnancement : je dois ouvrir la porte en premier avant de sortir de la pièce,

– soit parce cela est ESSENTIEL : ce qui touche à nos buts personnels fondamentaux, ce qui fait SENS pour nous, ce qui nous définit dans notre SINGULARITÉ, ce qui nous permet/aide à vivre, …

L’ESSENTIEL devrait du coup, être toujours dans la case PRIORITÉ N°1, classé en “Important/Urgent”.

C’est le seul moyen de s’assurer qu’on y accordera tous les moyens nécessaires à leur réalisation, à commencer par le TEMPS.

Pourquoi nous nous retrouvons à sacrifier ce qui constitue notre Essentiel, faute de lui accorder du temps en priorité ?

Il y a des périodes où l’on ne peut pas faire autrement : démarrage de projet, résolution de crises, début de vie professionnelle/de couple, etc…

Mais en situation habituelle, nous faisons souvent :

  • Ce qui est urgent avant ce qui est important,
  • Ce qu’on nous impose avant ce que nous choisissons,
  • Ce qui nous plaît avant ce qui nous déplaît,
  • Ce qui va vite avant ce qui prend du temps,
  • Ce qui est facile avant ce qui est difficile,
  • Ce que nous savons faire avant ce qui est nouveau.

CONCLUSION :

« METTRE L’ESSENTIEL AU CŒUR DE L’IMPORTANT » dans la vie c’est aussi lié pour chacun(e) à notre capacité à mettre de la CONSCIENCE :

– être conscient de « QUI je suis ? » : d’où je viens et vers où je veux aller ?

– être conscient de « POURQUOI je fais les choses ? » : par intérêt, par dépendance (soumission), par conviction, par responsabilité ???

– être conscient de ce que Alexandre Jollien nomme la valeur ajoutée humaine, le “métier d’homme” : ce qui est sacré dans notre vie,

– être conscient de ses valeurs fondamentales, son cœur de convictions, afin de ne pas mener nos actions en les contredisant, voire en les niant,